En regard des évolutions paradigmatiques éducatives et sociétales, dans un monde à la complexité croissante, et aux défis colossaux, il n'a jamais été aussi urgent de questionner le sens donné à l'apprentissage et à l'enseignement, ainsi qu'à ses modalités et ses rapports à la société et à l'environnement. Nous alignant avec les épistémologies actuelles des sciences humaines et sociales, et cherchant à innover pour permettre aux enseignant.e.s de se former le plus adéquatement possible dans ce contexte, nous avons co-créé un dispositif de formation pour des étudiant.e.s en formation d'enseignant.e.s en Master, inscrit.e.s en didactique d'histoire et de géographie. Nous avons souhaité sortir les étudiant.e.s des classes et des modèles antérieurs, pour leur permettre de vivre un apprentissage par et pour l'environnement, actif et acteur dans une perspective citoyenne, afin qu'ils puissent transposer ces modalités dans leur façon d'enseigner. A partir d'un projet culturel autour de la 3e correction du Rhône, l'éco-artiste lauréate du concours s'est associée à nous, didacticiennes de l'histoire et de la géographie, pour co-élaborer un projet de formation. Celui-ci implique les étudiant.e.s dans la thématique du Rhône valaisan et de ses interactions avec les humains, leurs impacts et dépendances mutuels ; après une appropriation sensorielle de la thématique et une réflexion directement sur le terrain, ils et elles ont été amené.e.s à développer leurs connaissances et compétences sur le sujet, d'abord dans la perspective de leur discipline (soit histoire, soit géographie), puis à co-construire, de façon interdisciplinaire, une installation pédagogique. Celle-ci, s'inscrivant dans dimension artistique, part de cette thématique du Rhône pour aborder des questions essentielles en SHS et interpeller le public (y compris hors scolaire) sur son rapport à l'environnement, afin de réfléchir ensemble sur les scenarii possibles d'avenir des sociétés humaines en interaction avec l'environnement.